Passion Marie-Antoinette

Le physique de Marie-Antoinette : description très détaillée

Physique de Marie-Antoinette : description (très) détaillée

Quel était le physique de Marie-Antoinette ? Combien mesurait-elle ? De quelle couleur étaient ses yeux ? Était-elle belle ? Je vous propose de découvrir en détail la description de sa physionomie, réalisée à partir des témoignages de ses contemporains. Qui mieux qu’eux peuvent, en effet, nous donner une idée de l’apparence qu’avait la célèbre reine de France ?

Des yeux bleus : 1re caractéristique du physique de Marie-Antoinette

Marie-Antoinette avait les yeux bleus. La baronne d’Oberkirch se souvient, dans ses mémoires, qu’ils étaient « bleus et vifs », une couleur que les chroniqueurs de l’époque confirment bien entendu. Mais laissons la parole à la peintre préférée de la reine, Élisabeth Vigée-Lebrun, qui, avec son regard professionnel, nuance : « leur couleur était presque bleue ». « Presque » donc pas tout à fait bleus ou pas complètement. La couleur la plus vraisemblable, et qui se perçoit sur les tableaux est plutôt un bleu gris (ou gris bleu ?).

Couleur des yeux de Marie-Antoinette retranscrite sur les peintures.
La couleur des yeux de Marie-Antoinette au fil des tableaux et des peintres.

Une bouche typique des Habsbourg

Marie-Antoinette est une descendante Habsbourg et à ce titre, elle a hérité de cette lèvre inférieure tombante qui fait la particularité de la maison autrichienne. Si Élisabeth Vigée-Lebrun indique que la reine avait la « bouche pas trop grande, quoique les lèvres fussent un peu fortes », la baronne d’Oberkirch précise :

« Sa bouche, très petite, semblait déjà légèrement dédaigneuse. Elle avait la lèvre autrichienne plus prononcée qu’aucun de ceux de son illustre maison. »

Le page Tilly est plus sévère dans son appréciation : « Sa bouche était décidément désagréable ; cette lèvre épaisse, avancée, et quelquefois tombante, a été citée comme donnant à sa physionomie un signe noble et distinctif ; elle n’eût pu servir qu’à peindre la colère et l’indignation, et ce n’est pas là l’expression habituelle de la beauté […] ».

La bouche de Marie-Antoinette sur différentes peintures.
Détails de peintures montrant la « lippe Habsbourg » de Marie-Antoinette.

Une reine de France aux cheveux clairs

Marie-Antoinette avait les cheveux blonds. Comme il existe de nombreuses nuances de cette teinte – de la plus claire à la plus foncée –, essayons de préciser. La baronne d’Oberkirch évoque un « blond cendré ». Madame du Barry ou les pamphlets qualifiaient respectivement la jeune femme de « rouquine » ou de « rousse royale ». Il est peu probable qu’elle l’ait réellement été. Les tableaux ne laissent, au pire, transparaître sous la poudre que des reflets cuivrés. Éventuellement peut-on déduire que ses cheveux étaient blond vénitien. En tout cas, la servante de la Conciergerie, Rosalie Lamorlière, se sent obligée de préciser que la chevelure de la reine était « blonde et non pas rouge ». Cela montre bien que dans l’imagination populaire, elle était donnée pour rousse.

Son implantation capillaire est assez haute. Avant son départ pour la France, on dépêche à Vienne un coiffeur, Larseneur, charger d’arranger ce trait particulier. Par ailleurs, plusieurs observateurs, notamment la baronne d’Oberkirch, rapportent que la reine perdait ses cheveux après ses grossesses. Il s’agit d’un phénomène normal, mais il est vrai que certaines femmes peuvent être atteintes d’alopécie post-partum. Était-ce le cas de Marie-Antoinette ? Difficile de l’affirmer. Terminons cette section par un point sur les cheveux blancs de Marie-Antoinette.  Il semble qu’assez tôt, des « fils d’argent » soient apparus dans sa chevelure, constatés d’ailleurs par quelques proches comme Besenval ou Esterhazy. Le blanchissement soudain qu’elle aurait subi, lui, relève de la légende.

 

Une denture alignée : ce détail insolite concernant Marie-Antoinette et son physique

(Denture ? Oui, c’est le mot correct pour désigner la façon dont les dents sont implantées. La dentition désigne le processus de poussée des dents. 😅)

Les chroniqueurs ne disent rien sur les dents de Marie-Antoinette. C’est donc qu’il n’y avait rien à dire ! En revanche, on sait qu’avant son départ pour Versailles, il a fallu faire intervenir un dentiste pour corriger une implantation jugée peu satisfaisante. C’est un Français, Pierre Laveran, qui est envoyé à Vienne à cet effet en 1768 et qui, semble-t-il, a réussi sa mission en 3 mois seulement. On peut donc dire que l’archiduchesse de 13 ans a eu le droit, elle aussi, comme nombre d’ados aujourd’hui, à un traitement orthodontique.

Un teint de nacre : la spécificité du visage de Marie-Antoinette

Le teint de Marie-Antoinette ! Tous les contemporains louent son éclat, sa fraîcheur et sa transparence. Ils disent aussi leur difficulté à le décrire ou à le peindre. Pour la baronne d’Oberkirch « rien ne peut donner une idée de l’éclat de son teint, mêlé, bien à la lettre, de lis et de roses. » Élisabeth Vigée-Lebrun complète :

« Ce qu’il y avait de plus remarquable dans son visage, c’était l’éclat de son teint. Je n’en ai jamais vu d’aussi brillant, et brillant est le mot ; car sa peau était si transparente qu’elle ne prenait point d’ombre. Aussi ne pouvais-je en rendre l’effet à mon gré : les couleurs me manquaient pour peindre cette fraîcheur, ces tons si fins qui n’appartenaient qu’à cette charmante figure et que je n’ai retrouvés chez aucune autre femme. »

De rares commentateurs, comme Rosalie Lamorlière, évoquent dans leurs témoignages quelques traces résiduelles de boutons de variole. « Je regardais alors l’élégance de tous ses traits […] et j’y remarquai, un jour, çà et là, quelques marques de petite vérole très adoucies et pour ainsi dire imperceptibles […]. »

Tableau d'Élisabeth Vigée-Lebrun sur lequel on se rend compte de l'éclat du teint de Marie-Antoinette
Sur ce tableau d’Élisabeth Vigée-Lebrun de 1788, l’éclat du teint de Marie-Antoinette est perceptible.

 

Si l’on devait résumer en quelques mots la physionomie du visage de Marie-Antoinette, voici quelles en seraient les caractéristiques principales :

  • une figure de forme ovale ;
  • un front un peu haut et bombé ;
  • des yeux bleus qui tirent vers le gris ;
  • un nez aquilin ;
  • une petite bouche, avec une lèvre inférieure charnue et tombante ;
  • un teint de nacre ;
  • un menton un peu fort arborant une légère fossette.

Marie-Antoinette : taille, mensurations et pointure

La taille de Marie-Antoinette est difficile à évaluer. Selon les estimations des historiens, elle aurait mesuré entre 1 m 61 et 1 m 70. Rappelons qu’à l’époque, les gens étaient plus petits qu’aujourd’hui, ce qui fait que même avec la fourchette basse, elle était déjà plutôt grande. Que disent les chroniqueurs ? Élisabeth Vigée-Lebrun, qui la voit pour la première fois alors qu’elle est âgée de 24 ans, précise que « Marie-Antoinette était grande ». La baronne d’Oberkirch relate sa première rencontre : « Madame la dauphine était, à cette époque, grande et bien faite […]. Elle n’a que très peu changé depuis […]. » Sauf que la duchesse de Northumberland, présente elle aussi lors de l’arrivée de l’archiduchesse, raconte qu’elle était « très petite et menue ». Normal, elle n’avait que 14 ans et, étant à peine réglée, sa croissance n’était pas achevée. Elle a donc continué de pousser jusqu’à atteindre cette taille que l’on a bien du mal à définir et qui donne cette impression de hauteur aux observateurs.

Quid des mensurations de Marie-Antoinette, de son tour de poitrine et de son tour de taille ? Louis XV, avant d’accueillir la jeune archiduchesse s’inquiète de savoir si elle a « de la gorge ». À 14 ans, l’adolescente n’en a pas ; et pour cause, elle n’est pas encore complètement réglée. En grandissant, et surtout après ses dernières grossesses, la reine va forcir un peu. Pour sa peintre fétiche, elle est « admirablement bien faite, assez grasse sans l’être trop. » D’après le comte de Reiset, collectionneur de Marie-Antoinette (comme Michèle Lorin), son tour de poitrine était généreux, à savoir 109 cm. Quant à son tour de taille, il aurait été de 58 cm (rappelons que le corps des femmes était alors contraint dans des corsets). Ces estimations ont été réalisées à partir d’un corsage porté par la reine – conservé par Madame Éloffe, sa marchande de modes – et du livre-journal de cette dernière portant sur les années 1787-1793 (document précieux, car contenant des mesures précises). Plusieurs couturières consultées par le collectionneur indiquent que la reine devait, « au moment où elle se servait de ce corsage, avoir un commencement d’embonpoint ».

Terminons cette revue du physique de Marie-Antoinette de la tête aux pieds par sa pointure. D’après les quelques chaussures rescapées (dont un exemplaire est conservé au musée Carnavalet de Paris), la reine avait de petits pieds : elle chaussait du 36,5.

Soulier supposé de Marie-Antoinette conservé dans les collections du musée Carnavalet à Paris
Le soulier de Marie-Antoinette du musée Carnavalet.

Marie-Antoinette description physique : comment ne pas évoquer sa grâce ?

S’il y a un point qui fait l’unanimité de la part des contemporains, c’est la grâce absolue de Marie-Antoinette. Son port de tête altier et sa démarche aérienne lui donnent l’air de flotter quand elle se déplace. Noverre, son professeur de danse à Vienne, a fait des merveilles à en croire les observateurs. Lisons-les.

« Il est très difficile de donner à qui n’a pas vu la reine une idée de tant de grâces et de tant de noblesse réunies », Élisabeth Vigée-Lebrun.

« On n’a jamais fait la révérence avec tant de grâce », Tilly.

« Aucune femme ne portait mieux sa tête, qui était attachée de manière à ce que chacun de ses mouvements eût de la grâce et de la noblesse […] Sa démarche était noble et légère et rappelait cette expression de Virgile : Incessu patuit dea [par sa démarche, elle révèle une véritable déesse, NDLR]. Ce qu’il y avait de plus rare dans sa personne était l’union de la grâce et de la dignité la plus imposante. », Sénac de Meilhan.

« C’était à Versailles, elle était encore dauphine, et certes jamais il n’y eut plus délicieuse vision sur cette terre qu’elle semblait à peine toucher. », Edmund Burke

Dans son livre sur Marie-Antoinette, la biographe Simone Bertière résume : « Elle n’existe qu’en mouvement. » D’où la difficulté des peintres à saisir sur le vif la reine.

Finalement, Marie-Antoinette était-elle belle ?

C’est une considération très subjective et il va être difficile de donner une réponse neutre. « Belle » n’est sans doute pas l’adjectif qui convient le mieux pour décrire Marie-Antoinette physiquement. Les chroniqueurs de l’époque s’accordent tous sur ce point. On l’a vu dans cette description détaillée, elle avait des défauts (qui n’en a pas ?). Aujourd’hui, on dirait sans doute qu’elle avait beaucoup de charme. C’est ainsi que l’on qualifie les personnes que l’on ne trouve pas véritablement belles, mais qui dégagent un je-ne-sais-quoi qui les rend irrésistibles.

Laissons le mot de la fin à Gabriel Sénac de Meilhan, ancien intendant du roi. Dans ses souvenirs, il raconte :

« Marie-Antoinette d’Autriche avait plus d’éclat que de beauté. Chacun de ses traits pris séparément n’avait rien de remarquable, mais leur ensemble avait un grand agrément. Ce mot si prodigué de charmes était, pour peindre les grâces de cet ensemble le mot propre. »

Vous savez maintenant tout sur le physique de la reine iconique, dans ses moindres détails. Que diriez-vous de poursuivre votre lecture par la découverte de ces 27 phrases célèbres Marie-Antoinette ?

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À très vite !

Stéphanie

Principales sources :

Seth Catriona, Marie-Antoinette, Anthologie et dictionnaire, Paris : Robert Laffont, 878 p.
Oberkirch, Baronne d’, Mémoires de la baronne d’Oberkirch, tome 1, p. 32, [en ligne] (consulté le 19/03/2022)
Reiset, Comte de, Modes et usages au temps de Marie-Antoinette, [en ligne] (consulté le 19/03/2022)
Tilly, Alexandre de, Mémoires du comte Alexandre de Tilly : pour servir à l’histoire des mœurs de la fin du 18e siècle, [en ligne] (consulté le 19/03/2022)
Vigée Lebrun, Élisabeth, Souvenirs de Mme Élisabeth Vigée Lebrun, tome 1, p. 64, [en ligne] (consulté le 19/03/2022)
Sénac de Meilhan, Gabriel, Portraits et caractères de personnages distingués de la fin du XVIIIe siècle, p. 74, [en ligne] (consulté le 19/03/2022)
Laffont d’Aussone, Mémoires secrets et universels des malheurs et de la mort de la reine de France, p. 339, [en ligne] (consulté le 19/03/2022)

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2 réponses

  1. j’ai beaucoup aimé l’article sur le physique de Marie -Antoinette car tout comme vous j’adore Marie-Antoinette et je me demandais vraiment à quoi elle ressemblait avant de lire votre fantastique article.
    Au revoir et merci

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Bonne lecture !

Qui suis-je ?

Je suis Stéphanie Soulier. J’ai craqué pour Marie-Antoinette après avoir vu un docufiction sur Arte. Depuis… j’ai décidé de lui consacrer un blog. En savoir plus sur ma démarche.

Stéphanie Soulier du site Passion Marie-Antoinette

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