Passion Marie-Antoinette

6 portraits de Marie-Antoinette jeune, de la naissance à ses 14 ans

Marie-Antoinette jeune : portraits, caractère & éducation

À quoi ressemblait Marie-Antoinette jeune ? Comment a-t-elle été éduquée ? Quel était son caractère ? L’enfance de la plus célèbre reine de France est souvent passée sous silence au profit de sa vie à la cour de Versailles. Attardons-nous donc sur la jeunesse à Vienne de l’archiduchesse d’Autriche, 15e enfant d’une fratrie de 16 !

Le physique de Marie-Antoinette jeune

L’archiduchesse Marie-Antoinette est une petite blondinette aux yeux bleu gris et au teint éclatant. Ses cils et sourcils clairs accentuent l’impression de blondeur. Déjà, elle porte sur elle la marque de son ascendance Habsbourg : une lèvre inférieure charnue et tombante qui peut lui donner, selon les circonstances, un air dédaigneux.

« Elle avait la lèvre autrichienne plus prononcée qu’aucun de ceux de son illustre maison. », la baronne d’Oberkirch

Le nez de la jeune Antonia (ou Antoine, comme on l’appelle alors) promet d’être aquilin. Elle a le front bombé et une implantation capillaire assez haute, que Larseneur, le coiffeur dépêché de Paris avant le mariage royal, s’évertuera à camoufler. Ses dents ne sont pas bien alignées, alors un dentiste (venu de France, lui aussi, avant l’union dynastique) procède à quelques extractions. En 3 mois seulement, il parvient à redresser l’ensemble.

Marie-Antoinette a 14 ans et demi quand elle arrive en France. Elle n’est alors pas très grande. Une Anglaise de passage, la duchesse de Northumberland assure qu’elle est « très petite et menue ». Pourtant, le roi Louis XV, lui, la trouve « trop grosse à son âge ». Quant à sa gorge, qu’il espère développée, c’est raté. Elle n’a pas de poitrine. Son frère Joseph II a d’ailleurs l’habitude de dire « plate comme ma sœur Antoinette » ! Il faut dire qu’elle n’en est alors qu’au tout début de sa puberté. Elle n’a eu ses règles qu’une seule fois, en février 1770 (on le sait parce que sa mère, Marie-Thérèse de Habsbourg, s’est empressée de l’annoncer à Louis XV). Depuis, la générale, comme la jeune femme appelle ses menstruations, est capricieuse. Ça, l’impératrice s’est bien gardée de le dire… Dans une lettre du 12 juillet 1770, la jeune femme confesse : « Pour la générale, c’est le quatrième mois qu’elle ne vient point sans avoir de bonne raison… » Bien entendu, Dame nature se rattrapera, et le corps d’enfant laissera bientôt place au corps de femme.

👉 Pour en savoir plus sur le physique de la reine de France, lisez cet article intégralement dédié à l’apparence de Marie-Antoinette.

Portrait de Marie-Antoinette jeune : galerie d’images

Il existe de nombreuses représentations de Marie-Antoinette jeune en peinture, qui vont de l’âge du berceau à l’adolescence. Sur cette sélection de 6 portraits – de sa naissance jusqu’à ses 14 ans –, les caractéristiques décrites précédemment sont déjà perceptibles.

Miniature de Marie-Antoinette bébé
Miniature de Marie-Antoinette bébé, réalisée quelques jours après sa naissance (anonyme).

 

Miniature de Marie-Antoinette peinte sur ivoire dans un cadre de cuivre du XIXe siècle
Portrait de Marie-Antoinette de Lorraine (1755-1793), archiduchesse d’Autriche, future reine de France. Anonyme. Miniature, peinture sur ivoire dans un cadre de cuivre XIXe siècle, vers 1760.
© palais des ducs de Lorraine – Musée lorrain, Nancy / Photo Remy Gindroz

 

Gouache représentant Marie-Antoinette vers 7 ans, avec une poupée dans les mains.
Marie-Antoinette à 7-8 ans. Gouache de sa sœur Marie-Christine d’après un tableau de Cornelis Troost, v. 1762, Schönbrunn.

 

Marie-Antoinette à 7 ans, par Liotard
L’archiduchesse Marie-Antoinette d’Autriche à l’âge de 7 ans. Liotard, 1762, Hofburg.

 

Marie-Antoinette à la navette par Liotard
L’archiduchesse Marie-Antoinette d’Autriche à l’âge de 7 ans tenant une navette dans les mains. Liotard, 1762, Musée d’Art et d’Histoire de Genève.

 

Marie-Antoinette avec ses sœurs sur un portrait de famille de Martin Van Meytens
Détail du tableau de Van Meytens intitulé L’Empereur François Ier et l’Impératrice Marie-Thérèse avec leurs onze enfants.
Marie-Antoinette est la plus jeune des 3 princesses et a entre 9 et 10 ans. 1764-1765. Kunsthistorisches museum, Vienne.

 

Pastel de Marie-Antoinette en 1769 par Ducreux.
Marie-Antoinette en 1769 (14 ans), par Ducreux. C’est ce portrait qui fut envoyé à Louis XV pour lui présenter la future dauphine. Château de Versailles.

 

Le caractère de l’archiduchesse d’Autriche

Les années d’enfance à Vienne sont joyeuses. La jeune fille grandit dans une relative liberté, qui marque profondément sa façon d’être. Marie-Antoinette est une enfant au tempérament gai et espiègle. Ces qualités ne la quitteront pas de sitôt. Elle aime rire, jusqu’à être moqueuse parfois. Elle aime aussi être au centre de l’attention et diriger son petit royaume, sans savoir qu’un jour elle règnera sur le plus « beau royaume de l’Europe » pour reprendre ses mots. Sa fraîcheur et sa spontanéité en charment plus d’un, à commencer par ses gouvernantes. Il faut dire que la séduction, c’est son point fort. Et quand ses grâces ne lui permettent pas d’obtenir ce qu’elle veut, elle sait se montrer indocile, voire obstinée. C’est une enfant gâtée tout simplement. Étourdie, elle peut parler sans réfléchir. Bref, on le voit, il y a là le terreau sur lequel sa personnalité, qui sera par la suite encensée ou critiquée, va pouvoir germer. À 14 ans, c’est encore une enfant. Elle en a 12 dans sa tête et en paraît autant physiquement à en croire la duchesse de Northumberland quand elle arrive en France. Une chose est sûre, elle n’est pas prête à endurer la vie de cour de Versailles.

✨ À lire aussi : La famille de Marie-Antoinette (façon jeu des 7 familles)

L’éducation reçue par Marie-Antoinette pendant son enfance

Marie-Antoinette passe son enfance entre les palais de Schönbrunn et de la Hofburg, à Vienne. L’étiquette de la cour d’Autriche étant moins rigoureuse que celle de France, l’archiduchesse et ses frères et sœurs sont éduqués selon un modèle que l’on pourrait qualifier de bourgeois. Les enfants profitent d’une grande liberté. Les arts et les divertissements occupent une place centrale dans leur éducation. La jeune fille apprend le dessin, la peinture, la musique. Elle se produit sur scène avec sa fratrie dès l’âge de 9 ans à l’occasion de fêtes familiales. Elle apprend le maintien et la danse avec Noverre. Il fera des merveilles et c’est à son enseignement qu’elle doit ce port de tête et cette grâce que ses contemporains ont si souvent loués.

Son instruction commence véritablement à l’âge de 7 ans. Comme elle n’a pas été élevée pour devenir reine d’un quelconque royaume, on ne la torture pas avec ses leçons. Ses gouvernantes font d’ailleurs preuve d’un certain laxisme, notamment la comtesse de Brandeiss, qui préfère faire ses devoirs plutôt que de la gronder ! Quand l’impératrice s’en rend compte, elle la renvoie, mais avec la suivante, ce n’est guère mieux. Marie-Antoinette sait user de ses charmes pour se soustraire à ses corvées. Alors quand il est décidé qu’elle épousera le dauphin de France, c’est le branle-bas de combat. L’abbé de Vermond, envoyé spécialement de France, doit mettre les bouchées doubles pour rattraper son retard d’instruction et lui faire perdre son accent allemand. La jeune fille s’avère paresseuse intellectuellement, n’aime pas lire et a dû mal à se concentrer. Plus tard, son frère Joseph dira même d’elle qu’elle est une « tête à vent ». Sympathique. Le jugement de l’abbé, lui, n’est pas si dur :

« Elle a plus d’esprit qu’on ne lui en a cru pendant longtemps. Malheureusement, cet esprit n’a été accoutumé à aucune contention jusqu’à 12 ans. Un peu de paresse et beaucoup de légèreté m’ont rendu son instruction plus difficile. » Abbé de Vermond à l’ambassadeur Mercy-Argenteau, le 14 octobre 1769

En d’autres termes, elle n’est pas si bête. Toutefois, comme la comtesse de Brandeiss avant lui, il finit par baisser les bras. Elle l’a amadoué. Il faut dire qu’elle est redoutable. Aux devoirs il privilégiera l’art de la conversation, fort utile pour celle qui est appelée à tenir sa cour. C’est à cet entraînement qu’elle devra, entre autres, sa répartie bien sentie. À la veille de quitter définitivement son pays natal, elle parle un français correct et est capable de tenir une conversation. Quant au reste, les lacunes resteront et on lui reprochera souvent sa dissipation.

Mais c’est une autre histoire…

Justement, je vous propose de poursuivre votre lecture avec cet article sur la vie de Marie-Antoinette.

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Stéphanie

Sources :

– Seth Catriona, Marie-Antoinette, Anthologie et dictionnaire, Paris : Robert Laffont, 878 p.
– Bertière Simone, Marie-Antoinette l’insoumise, Paris : Librairie générale française, 2003, 926 p.
– Lever Évelyne, Marie-Antoinette correspondance (1770-1973), Paris : Tallandier, 2005, 911 p.

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Bonne lecture !

Qui suis-je ?

Je suis Stéphanie Soulier. J’ai craqué pour Marie-Antoinette après avoir vu un docufiction sur Arte. Depuis… j’ai décidé de lui consacrer un blog. En savoir plus sur ma démarche.

Stéphanie Soulier du site Passion Marie-Antoinette

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