Passion Marie-Antoinette

Marie-Antoinette histoire

Marie-Antoinette Histoire : Du trône à l’échafaud

Étoile filante à la destinée tragique, Marie-Antoinette fascine. Elle voulait être libre. Mais enfermée dans sa tour d’argent du Petit Trianon, ne connaissant pas son peuple, elle n’a pas compris les changements sociétaux en marche dans la France éveillée aux idées des Lumières de la fin du XVIIIe siècle. Qui était Marie-Antoinette ? Qu’est-ce qui a conduit la dernière reine de France à chuter si bas et à subir le châtiment de la guillotine comme son mari Louis XVI ? C’est ce que nous allons voir avec cette histoire de Marie-Antoinette, de son enfance insouciante à Vienne à son exécution le 16 octobre 1793 place de la Révolution à Paris.

👉 Vous êtes ici sur une version longue de la vie de la dernière reine de France. Si vous êtes pressé·e, allez droit au but avec cette biographie courte de Marie-Antoinette.

Une enfance libre : un élément clé de la biographie de Marie-Antoinette

Une jeunesse en Autriche sous le signe du divertissement et des arts

Marie-Antoinette naît à Vienne le 2 novembre 1755. La veille, à Lisbonne, un tremblement de terre a fait des milliers de morts. Nombre de ses biographes y verront un mauvais présage, d’autant qu’elle est née un jour… des Morts. Elle est la 15e et avant-dernière enfant du couple fécond que forment Marie-Thérèse d’Autriche et François Ier.

La petite archiduchesse passe son temps entre les palais royaux de la Hofburg et de Schönbrunn. Elle jouit d’une grande liberté. Les divertissements et les arts tiennent une place importante dans son enfance. Elle apprend le dessin, la peinture, la musique (clavecin, pianoforte) et se produit même sur scène avec ses frères et sœurs à l’occasion d’événements familiaux. L’instruction, en revanche, barbe littéralement la jeune fille qui sait user de ses charmes pour échapper à ses gouvernantes, au grand dam de son impératrice de mère.

François Ier, Marie-Thérèse d'Autriche et leurs enfants, tableau de Martin Van Meytens le Jeune, 1755.
Portrait de famille de 1755 : Marie-Thérèse d’Autriche avec son époux François Ier et leurs enfants. Marie-Antoinette est dans le berceau. Château de Versailles.

 

L’alliance franco-autrichienne et le projet de mariage avec le dauphin de France

À la faveur d’une alliance inattendue, l’Autriche et la France signent, le 1er mai 1756, le traité de Versailles, en réponse au traité de neutralité que viennent de conclure la Prusse et l’Angleterre. Ce rapprochement fragile des deux sœurs ennemies est renforcé par un projet d’union dynastique Habsbourg-Bourbon qui s’engage dès 1764 : le mariage de l’archiduchesse Marie-Antoinette avec le petit-fils de Louis XV (d’abord le duc de Bourgogne, puis à son décès en 1765, le duc de Berry, futur Louis XVI). La fillette n’a même pas 10 ans.

En 1769, l’union est presque concrétisée, la France n’attend qu’un portrait de la prétendante. Marie-Thérèse demande à Louis XV de lui envoyer un portraitiste, Vienne ne disposant pas d’un artiste suffisamment talentueux pour rendre hommage à la beauté de sa fille. Le roi de France diligente Joseph Ducreux. Il arrive à Vienne accompagné d’un coiffeur, Larseneur, chargé d’arranger les cheveux de la prétendante. Elle a en effet une implantation capillaire très haute qui n’est pas à la mode parisienne. Après plusieurs toiles insatisfaisantes, Louis XV reçoit un premier portrait le 16 mai 1769. C’est cette œuvre qui scelle la destinée de Marie-Antoinette : le monarque valide le choix de la jeune fille comme future reine de France ! Fidèle à sa réputation d’homme à femmes, il s’assurera aussi qu’elle ait « de la gorge »…

Portrait de Marie-Antoinette par Ducreux envoyé à la cour de France en mai 1769
Portrait de Marie-Antoinette par Ducreux : ce tableau a décidé de la destinée de la jeune archiduchesse. Château de Versailles.

 

L’instruction imparfaite de l’archiduchesse Marie-Antoinette

Marie-Antoinette a maintenant 13 ans, et le temps presse. Il faut pallier les manques de son éducation avant son départ pour Versailles. L’abbé de Vermond vient spécialement de France dès novembre 1768 pour s’atteler à instruire la future dauphine. Son diagnostic est sévère : elle sait à peine lire, écrit très lentement, parle mal le français et a du mal à fixer son attention.

« Elle a plus d’esprit qu’on ne lui en a cru pendant longtemps. Malheureusement, cet esprit n’a été accoutumé à aucune contention jusqu’à 12 ans. » Vermond à Mercy, 14 octobre 1769

Il dépeint aussi une jeune fille éprise de liberté et d’une furieuse envie de plaire, deux caractéristiques qui ne la quitteront pas. À force de patience et de pédagogie, Vermond parvient à dispenser son enseignement. Marie-Antoinette est prête pour le mariage.

Histoire de Marie-Antoinette, de dauphine à reine de France

Le voyage vers Versailles et la cérémonie de remise de l’épouse

L’union du dauphin et de l’archiduchesse est d’abord célébrée par procuration le 19 avril 1770. Puis Marie-Antoinette quitte l’Autriche le 21 avril, pour toujours. Le voyage est long, le cortège de 57 carrosses et 376 chevaux arrive enfin à Strasbourg le 7 mai. La cérémonie de remise de l’épouse se déroule sur l’île aux Épis. Selon la coutume héritée du Moyen-âge, la future mariée doit se déposséder de ses biens et se séparer de son personnel. Contrairement aux nombreux lieux communs sur Marie-Antoinette, la dauphine n’a jamais été déshabillée et mise à nu devant l’assemblée. Elle a revêtu sa robe de cérémonie dans une antichambre et a donc échappé à l’humiliation décrite par la légende. En revanche, le grand salon du pavillon dans lequel a lieu la cérémonie a été aménagé à la hâte d’une manière peu appropriée. Des tapisseries représentant l’histoire de Jason et Médée décorent les murs, ce qui ne manque pas d’horrifier le jeune Goethe présent ce jour-là. Un détail de mauvais augure ?

« Eh quoi ! c’est au moment même où la jeune princesse va fouler le sol du pays de son futur époux, qu’on va lui mettre sous les yeux l’image des noces les plus atroces. » Goethe, Mémoires.

Le mariage de Marie-Antoinette et du futur Louis XVI

Marie-Antoinette appréhende la rencontre avec la famille royale, surtout avec son futur époux, dont on lui a déjà brossé un portrait peu flatteur. C’est en forêt de Compiègne, le 14 mai 1770, qu’elle fait donc la connaissance du roi et du dauphin, âgé de 15 ans. La fraîcheur de la jeune fille, son entrain et son joli minois charment Louis XV. Son petit-fils, peu démonstratif, maladroit et timide, reste, lui, sur la réserve.

« La bonne grâce avec laquelle Mme la Dauphine aborda le Roi, à l’entrevue dans la forêt de Compiègne, toucha tout le monde et lui attira dès lors tous les cœurs, qu’elle a bien su garder depuis ! » Journal inédit du duc de Croÿ, tome 2

Le mariage est célébré le 16 mai à Versailles. Les festivités sont prévues pour durer 9 jours et coûtent des sommes astronomiques. Le roi veut montrer que la France reste une grande puissance malgré les affres de la guerre de Sept Ans. Dans l’après-midi, la pluie vient jouer les trouble-fête. D’aucuns y voient encore les signes d’un oracle divin. « Des nuages noirs s’amoncellent, annonciateurs de malheurs » nous dit Stefan Zweig, le célèbre biographe de la reine. La pluie s’abat sur Versailles, contraignant à reporter le feu d’artifice prévu le soir des noces. Pendant que le peuple parisien venu en nombre regagne, détrempé, la capitale, le souper se tient en présence de 6 000 invités !

La cérémonie du coucher clôture cette longue journée. L’archevêque de Reims bénit le lit nuptial. Mais il ne se passera rien cette nuit-là entre les deux jeunes mariés, pas plus que durant les 7 années suivantes…

 

Plan du souper du jour de mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette, le 16 mai 1770.
Plan de table du repas de mariage du dauphin avec l’Archiduchesse Marie-Antoinette, célébré le 16 mai 1770. Archives nationales.

 

La bousculade mortelle du feu d’artifice

Bals, opéras, pièces de théâtre et illuminations se succèdent pendant ces fêtes de mariage. Le 30 mai, un triste événement assombrit le tableau. Les plus superstitieux y voient encore une manifestation de la malédiction qui touche le couple. Un feu d’artifice, tiré depuis la place Louis XV (actuelle place de la Concorde), attire des milliers de spectateurs. Le duc de Croÿ les estime entre 300 000 et 400 000 ! Après le feu, qui « fut assez beau, sans rien de rare », la foule quitte les lieux, et se déverse dans des rues non calibrées pour accueillir autant de personnes. Les carrosses coincés dans cet amas humain aggravent la situation. Les gens chutent dans les rues jonchées d’ornières et de pierres, et meurent piétinés ou étouffés. La Gazette du 4 juin 1770 nous apprend que 132 personnes périssent dans la bousculade. C’est sans compter les décès ultérieurs des blessés. Au total, le mouvement de foule aurait entraîné la mort de plus de 300 personnes !

La rivalité entre Marie-Antoinette et la comtesse du Barry

Lorsque Marie-Antoinette arrive à la cour de France, la comtesse du Barry est la favorite en titre de Louis XV. Le roi vieillissant est sous le charme de cette jeune et belle femme au passé trouble, qui aime les plaisirs de la vie et de la chair. Mais elle ne fait pas l’unanimité à Versailles. Le très puissant duc de Choiseul et les trois (vieilles) filles du roi, qui pourtant ne s’apprécient guère, mènent une croisade commune anti du Barry. Rapidement, la dauphine porte un jugement sévère sur la favorite. Dans une lettre à sa mère Marie-Thérèse du 9 juillet 1770, elle la qualifie de « plus sotte et impertinente créature qui soit imaginable ». Bientôt, sous l’influence de Mesdames, elle décide de ne pas lui adresser un mot, affront terrible pour la comtesse. L’étiquette interdit en effet à une dame de rang inférieur d’adresser la parole en premier à une dame de rang supérieur. La voilà réduite au silence ! Mais l’heure est grave, car en agissant de la sorte, c’est le roi que la jeune fille défie. Il faudra l’intervention de Marie-Thérèse et de Louis XV par l’intermédiaire de Mercy (ambassadeur d’Autriche en France) pour débloquer la situation. Marie-Antoinette est d’un tempérament obstiné et après une occasion manquée, elle ne daignera parler à la comtesse du Barry que le jour de l’an 1772.

« ll y a bien du monde aujourd’hui à Versailles. »

9 mots, pas un de plus !

Le roi est mort, vive le roi (et la reine !) !

Louis XV contracte la petite vérole fin avril 1774. Pendant son agonie de 15 jours, le dauphin et la dauphine sont mis à l’écart, par crainte d’une contagion. Le souverain âgé de 64 ans rend l’âme le 10 mai 1774. Son corps est tellement dégradé par la maladie qu’aucune exposition publique n’en est fait. Il est inhumé deux jours plus tard à la basilique de Saint-Denis. Louis XVI et Marie-Antoinette accèdent au trône de France à respectivement 19 ans et 18 ans. Pour beaucoup, ils symbolisent le renouveau après le règne de Louis XV le mal-aimé. Si le poids de cette charge effraye le jeune souverain qui, en apprenant la mort de son grand-père, « jeta un grand cri […] et témoigna être réellement fâché d’être roi si jeune avec si peu d’expérience », la reine, elle se montre bien plus enthousiaste et sereine. Elle en fait part à sa mère, qui tempère illico ses ardeurs.

« Vous êtes tous deux bien jeunes, le fardeau est grand. » Marie-Thérèse à Marie-Antoinette le 18 mai 1774

Insouciance et légèreté : la vie de Marie-Antoinette à la cour de Versailles

Les petits et grands plaisirs de la reine de France

Louis XVI permet à Marie-Antoinette de choisir son personnel. Elle octroie à son amie la princesse de Lamballe la prestigieuse charge de surintendante de la maison de la reine qu’elle vient de restaurer, forçant la main pour démissionner à celle qu’elle surnomme Madame l’Étiquette, la comtesse de Noailles. Progressivement, elle ne s’entoure que de personnes chères à son cœur. La comtesse de Polignac devient ainsi une amie intime et se voit accorder le titre de duchesse (avant de devenir, en 1782, la gouvernante des enfants de France). Marie-Antoinette se fait offrir le Petit Trianon par Louis XVI, qu’elle arrange à son goût. Elle aime les arts, la décoration, les jeux, le théâtre, les bals, les bijoux. Elle aime la mode aussi, et se fournit en vêtements chez une créatrice dans le vent, Mlle Bertin. Avec le coiffeur parisien Léonard, la reine et la modiste impulsent une nouvelle tendance : les coiffures poufs, ces montagnes de cheveux rehaussées à l’aide de coussin de crin et de gazes, et agrémentées d’éléments de décoration. Le succès est au rendez-vous : toutes les femmes de la cour veulent ressembler à Marie-Antoinette.

« Marie-Antoinette n’était pas à la mode, elle était la mode », Hélène Delalex, biographe de la reine

La reine est un véritable oiseau de nuit. C’est au cours d’une de ses nombreuses sorties à Paris qu’elle fait une rencontre décisive…

Extrait de la gazette des atours de Marie-Antoinette avec 7 morceaux de tissus de ses robes
Extrait de la Gazette des atours de Marie-Antoinette pour l’année 1782. Registre appartenant à la comtesse d’Ossun, dame d’atours, contenant au total 78 échantillons de tissu des vêtements de la reine. Armoire de fer des Archives nationales.

 

Princesse de Lamballe coiffée d'un pouf
La princesse de Lamballe coiffée d’un pouf, par Antoine-François Callet (vers 1776).

 

Axel de Fersen, chevalier servant et amant de Marie-Antoinette

Lorsqu’il arrive à Paris en novembre 1773, le comte suédois Axel de Fersen termine son « grand tour » – un voyage en Europe destiné à parfaire son éducation. Il assiste régulièrement aux bals que donne la dauphine à Versailles. Le 30 janvier 1774, lors d’un bal masqué à l’Opéra de Paris, ils se séduisent. Fersen ignore que derrière le loup se cache la dauphine, il ne l’apprend que lorsqu’elle interrompt leur échange. Autour d’eux, les regards se font insistants et ça commence à jaser. Qu’importe, Cupidon a décoché sa flèche.

Les biographes-historiens disent tout et son contraire sur la nature des relations de Fersen et Marie-Antoinette. Les propos qui suivent s’appuient principalement sur l’analyse faite de l’intégralité de leurs lettres par Evelyn Farr dans son livre de 2016 sur leur correspondance secrète. De 1783 à 1792, l’historienne estime qu’ils se seraient envoyé pas moins de 578 missives, soit 5 par mois en moyenne sur ces 9 ans ! Des échanges épistolaires soutenus ! Malheureusement, une grande majorité est aujourd’hui perdue. Les passages sans équivoque des courriers qui nous sont parvenus ont été caviardés par Fersen lui-même ou par ses descendants. Mais les techniques modernes ont permis de décrypter la plupart des mots derrière les ratures.

Même si leur correspondance était très politique, il ne fait pas de doute que, oui, Fersen et Marie-Antoinette s’aimaient. D’ailleurs, pour signer ses lettres, le comte suédois utilisait un petit cachet avec deux A majuscules formant un M. AMA. Il aime en italien. Axel aime Marie-Antoinette. Sur le cachet de la reine, l’inscription Tutto a te mi guida (Tout me conduit vers toi). CQFD.

« Je vais finir, non pas sans vous dire, mon cher et bien tendre ami, que je vous aime à la folie et que jamais, jamais je ne peux être un moment sans vous adorer. » Marie-Antoinette à Fersen le 4 janvier 1792

Fersen n’écrivait pas à Marie-Antoinette, mais à Joséphine. On sait aujourd’hui que Joséphine était un nom de code qui désignait la reine, sans doute parce que son 3e prénom était Josepha. Pour correspondre, ils utilisaient de l’encre invisible (jus de citron ou encre chimique déchiffrable avec une eau préparée par un apothicaire) ou un code établi à l’aide d’une table polyalphabétique. Quand il n’était pas auprès de son régiment ou du roi de Suède Gustave III, Fersen passait beaucoup de temps avec Marie-Antoinette. Il lui arrivait même de loger clandestinement au-dessus de ses appartements  et, à cet effet, avait demandé à la reine de lui faire installer un poêle suédois. Le roi n’ignorait pas cette relation, comme les contemporains, en témoigne le comte de Saint-Priest dans ses Mémoires :

Elle avait trouvé le moyen de lui faire agréer sa liaison avec le comte de Fersen : en répétant à son époux tous les propos qu’elle apprenait qu’on tenait dans le public sur cette intrigue, elle offrait de cesser de le voir, ce que le roi refusa. Sans doute qu’elle lui insinua que, dans le déchaînement de la malignité contre elle, cet étranger était le seul sur lequel on put compter […].

Fersen n’est pas seulement l’amant de la reine. Véritable conseiller politique occulte du couple royal, c’est lui qui organise la fuite à Montmédy, qui se solde par l’arrestation des fugitifs à Varennes le 21 juin 1791. De leur retour aux Tuileries jusqu’à la mort de la reine, il ne cessera de se battre depuis l’étranger pour sauver la famille en perdition et s’épuisera à convaincre les puissances étrangères de rejoindre le combat contre les révolutionnaires. En vain.

portrait d'Axel de Fersen, le grand amour de Marie-Antoinette, datant de vers 1800.
Portrait d’Axel de Fersen vers 1800, de Karl Frederik von Breda. Conservé au château de Löfstad (Suède).

Une maternité tardive

La sexualité – ou plutôt l’absence de sexualité – du couple royal a fait couler beaucoup d’encre, les biographes de Marie-Antoinette rejetant la faute sur Louis XVI et inversement. Pour de nombreux historiens, le roi souffrait d’un phimosis. Pour d’autres, les tentatives de rapprochement ratées seraient liées à la douleur physique ressentie mutuellement par les époux, à une certaine incompatibilité (l’un dégoûtant l’autre ; et l’autre étant d’une gaucherie excessive) et au fait que tous les yeux – de Versailles jusqu’à Vienne – étaient braqués sur leurs bas-ventres respectifs. Avouons qu’il y a de quoi réfréner les ardeurs… La vérité, personne ne la connaît. L’intervention chirurgicale de Louis XVI tient de la légende Zweigienne pour la biographe Simone Bertière. Tous les examens médicaux qu’il a subis confirment en tout cas qu’il était anatomiquement apte à mener un rapport sexuel à son terme, ce que confirme Joseph II, le frère de Marie-Antoinette, venu « secouer » les mariés au printemps 1777 :

« Il a des érections fortes, bien conditionnées ; il introduit le membre […], se retire sans jamais décharger, toujours bandant, et souhaite le bonsoir. Cela ne se comprend pas, car avec cela il a parfois des pollutions nocturnes […]. »

Enfin, le 30 août 1777, la bonne nouvelle parvient à Marie-Thérèse ! Marie-Antoinette, soulagée à l’idée d’enfin pouvoir un jour donner un héritier à la couronne de France, écrit à sa mère :

« Je suis dans le bonheur le plus essentiel de toute ma vie. Il y a déjà plus de 8 jours que mon mariage est consommé. »

Une maman moderne sous l’Ancien régime

4 enfants naissent de l’union de Marie-Antoinette et Louis XVI :

  • Marie-Thérèse le 19 décembre 1778 ;
  • Louis-Joseph, le dauphin, le 22 octobre 1781 ;
  • Louis-Charles (Louis XVII) le 27 mars 1785 ;
  • Sophie le 9 juillet 1786.

En plein siècle des Lumières, la reine souscrit aux principes de Rousseau dans son traité d’éducation l’Émile. Elle entend s’occuper de ses enfants, et envisage même d’allaiter sa fille, ce qui lui est refusé. Elle veut être une reine-maman. Elle joue avec eux, leur fait découvrir la vie de la ferme au Hameau et est démonstrative dans ses sentiments, n’hésitant pas à surnommer sa fille Marie-Thérèse, Mousseline, et son fils Louis-Charles, le Chou d’amour. Louis XVI aussi s’investit dans leur éducation, leur apprenant les sciences, l’astronomie et la géographie (il est passionné par la mer, qu’il ne verra pourtant qu’une seule fois dans sa vie). La maternité change la reine, qui accorde moins d’importance à ses plaisirs d’antan, notamment aux bijoux (c’est important pour la suite de l’histoire de Marie-Antoinette…).

« Si j’ai eu anciennement des torts, c’était enfance et légèreté, mais à cette heure, ma tête est bien plus posée », Marie-Antoinette à Marie-Thérèse, 16 août 1779.

Malheureusement, la vie de famille des monarques est endeuillée à deux reprises. La petite Sophie décède à l’âge de 11 mois, le 18 juin 1787. Le dauphin Louis-Joseph souffre d’une tuberculose osseuse invalidante qui le contraint à porter un corset de fer, puis à se déplacer en fauteuil roulant. La maladie l’emporte à seulement 7 ans, le 4 juin 1789, alors que la Révolution se prépare dans le brouhaha des états généraux réunis depuis le 5 mai.

Premiers signes d’impopularité de la reine de France

Madame Déficit

La reine dépense des sommes folles pour ses plaisirs (garde-robe, bijoux), en pensions et dotations pour ses amies (Gabrielle de Polignac et son clan jouissent d’avantages démesurés). Elle perd aussi beaucoup d’argent au jeu et s’endette, obligeant Louis XVI à éponger régulièrement ses créances, souvent sur ses propres deniers. Le budget de la maison de la reine est colossal (4,7 millions de livres en 1778 alors qu’il s’élevait à 1 million de livres en 1771) ; celui de sa cassette est augmenté en 1774 (200 000 livres annuelles vs 96 000 auparavant). L’opinion publique ne tarde pas à donner à Marie-Antoinette le surnom de Madame Déficit. Pourtant, dans le budget total de la monarchie, ses dépenses ne pèsent pas si lourd, à peine 0,74 % selon l’historienne Hélène Delalex. Ce qui grève les comptes de l’État ? D’après Necker dans son Compte rendu au roi de 1781, les pensions accordées à la noblesse (qu’il qualifie d’excessives) et les guerres.

Une reine aux mœurs douteuses ?

Très tôt, des bruits circulent sur les mœurs dissolues de la reine. Dès 1774, le libelle Le lever de l’aurore l’accuse d’entretenir des relations extra-conjugales. S’ensuivent des dizaines de pamphlets obscènes aux noms sans équivoque (Amours de Charlot et Toinette en 1779, Fureurs utérines de Marie-Antoinette en 1791…), des caricatures pornographiques et des surnoms violents. La reine est accusée de tromper sans retenue son époux (avec le frère du roi entre autres, le comte d’Artois) ou de se livrer à des relations saphiques (notamment avec la duchesse de Polignac). Ses nombreuses sorties sans le roi, sa vie au Petit Trianon avec son cercle d’intimes, ses libertés prises avec l’étiquette, son désir de plaire, sa nationalité… Tout est prétexte pour la vilipender.

Caricature licencieuse de Marie-Antoinette avec la duchesse de Polignac
Marie-Antoinette et la duchesse de Polignac dans une scène érotique fantasmée. Estampe, 1789, Bnf.

Le scandale de Marie-Antoinette en gaulle

Si Marie-Antoinette est critiquée pour le luxe de son dressing, c’est une tenue trop simple qui fait scandale en 1783. Le tableau Marie-Antoinette en gaulle, peint par la portraitiste Élisabeth Vigée Le Brun, est présenté au public à l’occasion du Salon de l’Académie royale de peinture et de sculpture. On y voit la reine vêtue d’une légère robe de mousseline presque transparente. Un déshabillé, une robe d’intérieur ! Indigne d’une reine de France ! Jugée indécente, l’œuvre est décrochée et l’artiste sommée de peindre un autre portrait (le célèbre Marie-Antoinette à la rose, qui reprend la même pose et la même rose). Mais le mal est fait. La reine est carrément accusée de vouloir la ruine des manufactures lyonnaises, un comble pour celle que l’on appelle Madame Déficit !

 

Marie-Antoinette en robe de gaulle par Élisabeth Vigée Le Brun en 1783
Marie-Antoinette en gaule par Élisabeth Vigée Le Brun, 1783. La toile du scandale : la reine apparaît vêtue d’une simple chemise de mousseline.

 

Marie-Antoinette à la rose par Élisabeth Vigée Le Brun
Marie-Antoinette à la rose, la version remaniée du tableau de la souveraine en robe de gaule.

L’affaire du collier

L’affaire du collier est une histoire rocambolesque qui mériterait un article entier ! Les joailliers de la couronne Boehmer et Bassenge décident, au début des années 1770, de confectionner un bijou hors normes, un plastron constitué de doubles rangées de diamants, dont le coût est exorbitant (1 800 000 livres !). Marie-Antoinette refuse ce collier à plusieurs reprises, même devant un Boehmer endetté jusqu’au cou menaçant de se suicider en se jetant dans une rivière.

« Ne m’en parlez donc jamais. Tâchez de le diviser et de le vendre, et ne vous noyez pas ! »

C’est alors qu’entre en scène une descendante des Valois désargentée, Jeanne de la Motte. Frustrée de ne pas obtenir les faveurs de sa (très) lointaine « cousine » la reine lors de ses venues à Versailles, elle décide de se venger, et trouve en la personne du cardinal de Rohan le dindon parfait ! Il est de notoriété publique qu’il est d’une naïveté excessive (il est sous la coupe d’un pseudo mage capable de changer les métaux en or, c’est dire…). Elle lui fait croire qu’elle est dans les petits souliers de Marie-Antoinette et qu’elle va œuvrer à le réhabiliter. La reine, qui le déteste, refuse en effet de lui adresser la parole depuis des années. La manipulatrice va jusqu’à organiser une rencontre improbable une nuit dans un bosquet entre Rohan et un sosie de la souveraine. L’homme d’Église, aux anges, n’y voit que du feu.

Jeanne de la Motte décide de passer à la vitesse supérieure. Elle rencontre Boehmer, à qui elle annonce qu’elle a convaincu Marie-Antoinette d’acheter le collier par l’intermédiaire du cardinal de Rohan. À ce dernier, elle déclare que la reine l’a désigné pour suivre les négociations d’achat, le roi s’opposant à cette acquisition. L’escroc en jupon remet au bijoutier un (faux) contrat le 27 janvier 1785 : il prévoit l’échelonnement du paiement en 4 fois, sur 2 ans. Le collier est confié au cardinal, qui le transmet à la jeune femme pour remise à la reine. En quelques jours, les pierres sont bien sûr desserties et vendues, mais l’histoire ne s’arrête pas là. Le 12 juillet 1785, Boehmer profite d’une livraison à Versailles pour donner à Madame Campan, femme de chambre de Marie-Antoinette, un billet au contenu obscur. La reine n’y comprenant rien le brûle aussitôt, peut-être un peu trop rapidement. Le joaillier vient se plaindre début août de ne pas avoir reçu de réponse et réclame le solde de la première échéance. L’affaire est sur le point d’éclater. Boehmer est sommé de venir s’expliquer et rédige un rapport détaillé, accompagné d’une copie du contrat d’achat. Le 15 août, le cardinal de Rohan s’apprête à officier pour les célébrations de l’Assomption quand il est appelé par le roi Louis XVI. Il reconnaît avoir acheté le collier au nom de la reine par l’intermédiaire de Jeanne de la Motte. Marie-Antoinette, folle de rage, lâche :

« Comment, Monsieur, avez-vous pu croire, vous à qui je n’ai pas adressé la parole depuis huit ans, que je vous choisissais pour conduire cette négociation, et par l’entremise d’une femme pareille ? »

Le prélat est arrêté dans la galerie des Glaces. Le procès qui s’ouvre en mai 1786 est public, c’est le souhait du cardinal et de la reine, qui veut prouver au peuple qu’elle n’a rien à voir avec l’affaire. Or, c’est l’effet inverse qui se produit. Rohan est blanchi par le Parlement ; la reine est humiliée.

On appelle souvent cet épisode « l’affaire du collier de la reine » ; à tort, puisqu’on voit bien que Marie-Antoinette n’est pas partie prenante dans cette histoire. Cependant, l’acquittement de Rohan la condamne elle, par effet de bord. Désavouée, elle commence sans le savoir sa longue descente aux enfers.

image exacte du collier dit de la reine dans l'affaire du collier
Voilà à quoi ressemblait le luxueux collier à l’origine de « l’affaire » ! Estampe, 1786, Bnf.

Marie-Antoinette : histoire de sa chute dans le chaos de la Révolution française

La poudre n’est pas qu’à la Bastille

C’est dans un contexte de situation économique et financière du royaume désastreuse et de poudrière sociale que s’ouvrent les états généraux le 5 mai 1789. Pendant que les prémices de la Révolution se dessinent  dans la salle des Menus-Plaisirs, Marie-Antoinette veille sur le dauphin agonisant et enchaîne les allers-retours à Meudon, où il séjourne sur les conseils des médecins. Il décède le 4 juin 1789. Le roi n’a même pas le temps de pleurer son enfant qu’il est rappelé à ses obligations avec insistance par les députés du tiers état, ce qui lui fera dire :

« Il n’y a donc pas un de ces hommes qui soit père ? »

Serment du jeu de Paume, proclamation de l’Assemblée nationale constituante, prise de la Bastille, abolition des privilèges, Déclaration des droits de l’homme, les événements fondateurs de l’histoire de France s’enchaînent à une vitesse folle, alors que le peuple est touché par une grave disette. Une étincelle ne tarde pas à faire exploser ce baril de poudre. Un banquet offert le 1er octobre aux gardes du corps du roi venus du régiment de Flandre pour contenir les émeutes dans la capitale déclenche l’ire des Parisiens. On soupçonne le pouvoir de bloquer l’approvisionnement de la capitale pour affamer le peuple et le contraindre à mettre fin à son mouvement insurrectionnel. Les femmes décident de marcher vers Versailles pour demander du pain et, par la même occasion, les « boyaux de la reine ». Après une nuit de terreur, la foule en furie pénètre dans le château, décapite deux gardes et réclame le transfert de la famille royale à Paris. Le roi accepte. La famille quitte Versailles pour les Tuileries le 6 octobre 1789.

« Nous ne manquerons plus de pain, nous tenons le boulanger, la boulangère et le petit mitron. »

De la « fuite à Varennes » à la prise des Tuileries

Alors que Marie-Antoinette espère un rapide retour à la normale une fois les estomacs des Parisiens remplis, la vie aux Tuileries s’organise bon an mal an. La famille vit en semi-liberté, sous les yeux des badauds qui se pressent devant les façades du palais pour l’observer de près. Aucune éclaircie ne se profilant à l’horizon, la reine prend les choses en main. Un pacte est conclu avec le diable, Mirabeau – figure charismatique de la Révolution – mais sa mort prématurée le 2 avril 1791 tue le complot dans l’œuf. Qu’importe ! Marie-Antoinette travaille sans relâche à gagner le soutien des puissances européennes, dont celui de son frère Leopold II – qui ne viendra jamais. Elle entre alors véritablement en politique et rêve d’une coalition étrangère menant la riposte contre-révolutionnaire. Fersen, qui se rend régulièrement aux Tuileries, convainc le roi de fuir. C’est ainsi que la famille royale prend la route le 20 juin 1791 en direction de Montmédy. Malgré leurs déguisements, ils sont reconnus à Varennes. Cette fuite marque la rupture de confiance entre le peuple et le roi. Les fugitifs sont ramenés de force aux Tuileries, où la surveillance se fait beaucoup plus étroite. Sur le chemin du retour, Marie-Antoinette échange longuement avec un des enragés comme elle les surnomme, Antoine Barnave, partisan d’une monarchie constitutionnelle modérée. Elle entretient par la suite une correspondance secrète avec lui, jouant double jeu, ce qui rendra Fersen fou d’incompréhension (et de jalousie).

« Rassurez-vous, je ne me laisse pas aller aux enragés, et si j’en vois ou que j’ai des relations avec quelques-uns d’eux ce n’est que pour m’en servir, et ils me font tous trop d’horreurs pour jamais me laisser aller à eux. » Marie-Antoinette à Fersen le 19 octobre 1791

Après une relative accalmie, la situation se dégrade lorsque la France déclare la guerre à l’Autriche le 20 avril 1792. On soupçonne Marie-Antoinette d’avoir transmis aux ennemis le plan de campagne de l’état-major français. Les Tuileries sont prises d’assaut le 20 juin 1792, puis de nouveau le 10 août 1792. Cette dernière attaque, d’une violence effroyable, fait environ 1 000 morts. La famille royale trouve refuge à l’Assemblée, qui décrète la suspension de Louis XVI et son emprisonnement. L’imposante et lugubre forteresse médiévale du Temple est choisie pour accueillir les captifs.

Translation de la famille royale au temple le 13 août 1792
Estampe, BnF.

 

🤔 Le saviez-vous ? La reine perdit un de ses souliers lors de la fuite des Tuileries. Découvrez l’histoire de cette chaussure dans l’article consacré aux objets de Marie-Antoinette du musée Carnavalet à Paris.

De Marie-Antoinette à la veuve Capet

Le 13 août 1792, Marie-Antoinette et les siens sont incarcérés dans la tour du Temple. Une routine familiale se met rapidement en place. Le roi, qui loge en dessous de son épouse, la rejoint vers 10 h et ils passent la journée ensemble avec leurs deux enfants – Marie-Thérèse et Louis Charles –, et Madame Élisabeth – la sœur de Louis XVI. Instruction, lecture, couture, promenades (étroitement) surveillées rythment leurs journées. La captivité du couple royal depuis le 6 octobre 1789 a profondément resserré les liens autrefois distendus. Dehors, la Révolution poursuit son œuvre. L’amie fidèle de Marie-Antoinette, la princesse de Lamballe, est tuée. Son corps est dépecé, traîné dans les rues par une populace ivre de violence, et sa tête placée au bout d’une pique. Les révolutionnaires se dirigent vers le Temple avec leur trophée. Ils ne parviendront pas à pénétrer dans la tour, mais la reine s’évanouira en apprenant l’épouvantable sort réservé à sa confidente.

Le procès du roi s’ouvre en fin d’année 1792. À cette occasion, il est séparé des siens. Il ne les reverra que le 20 janvier 1793, la veille de son exécution, pour des adieux déchirants. Le 21 janvier, il monte à l’échafaud. Marie-Antoinette n’est plus que l’ombre d’elle-même. Malgré la surveillance resserrée autour des captifs, un plan d’évasion parvient à être élaboré par le chevalier de Jarjayes, royaliste dévoué. Mais il n’aboutit pas, la reine refusant de s’évader seule.

« Nous avons fait un beau rêve, voilà tout. […] mais je ne pourrais jouir de rien sans mes enfants, et cette idée ne me laisse pas même de regrets.», Marie-Antoinette au chevalier de Jarjayes (février ou mars 1793)

Le 3 juillet 1793, un pas de plus est franchi dans l’entreprise de destruction psychologique de Marie-Antoinette : on la sépare de son fils, que l’on confie au cordonnier Simon. Selon Marie-Thérèse, il faudra une heure pour qu’elle le laisse partir. Elle ne le reverra plus. La reine est une morte vivante.

Marie-Antoinette est séparée de son fils Louis Charles le 3 juillet 1793
Estampe, BnF.

Marie-Antoinette à la Conciergerie et le dernier voyage vers la guillotine

Dans la nuit du 2 août 1793, Marie-Antoinette est réveillée en sursaut : on vient la chercher pour la transférer à la Conciergerie. Dans sa misérable cellule, deux gendarmes la surveillent nuit et jour. Elle vit dans le dénuement le plus complet. Elle ne peut ni écrire, ni se promener, ni coudre, ni s’éclairer à la bougie. Triste sort pour celle qui avait tout ! Sa seule occupation est désormais la lecture. Les journées sont longues, rythmées par les visites de révolutionnaires curieux venus voir « l’Autrichienne ». Fin août, Rougeville, un fidèle de Louis XVI entre dans le cachot en compagnie de l’administrateur de police Michonis. Il jette à terre un œillet contenant un mot en vue d’un nouveau plan d’évasion. Mais celui-ci tombe à l’eau, comme les autres. Le 14 octobre s’ouvre le simulacre de procès de la reine. Tout est joué d’avance. Avant de connaître sa sentence, Marie-Antoinette apprend que son fils Louis Charles l’accuse, ainsi que sa belle-sœur, d’inceste. Sommée de s’expliquer, elle finit par déclarer, émue :

« Si je n’ai pas répondu, c’est que la nature se refuse à répondre à une pareille inculpation faite à une mère. J’en appelle à toutes celles qui peuvent se trouver ici ! »

Le procès se termine à 4 h du matin le 16 octobre. La reine regagne sa cellule, demande du papier, une plume, une bougie et écrit. La lettre d’au-revoir de Marie-Antoinette, qu’elle adresse à sa belle-sœur, est terriblement émouvante. À 10 h, elle quitte la Conciergerie flanquée d’un prêtre jureur à ses côtés. Elle tressaille à la vue de la charrette qui va la conduire à l’échafaud (Louis XVI y avait été transporté en berline). Le trajet dure environ une heure. Le silence des badauds laisse place au brouhaha d’une foule haineuse au début de la rue Saint-Honoré. « Mort à l’Autrichienne ! », « À bas, à bas ! ». Le cortège arrive place de la Révolution (place de la Concorde aujourd’hui). Tout va très vite : la reine monte à l’échafaud et à 12 h 15, sa tête est brandie par Sanson devant le peuple qui exulte.

Marie-Antoinette sur sa charrette, en route pour l'échafaud le 16 octobre 1793
Estampe, BnF.

 

Ainsi se termine la courte vie de Marie-Antoinette. Après sa mort, que deviennent les autres détenus du Temple ? Madame Élisabeth, sa belle-sœur sera guillotinée le 10 mai 1794 ; Louis Charles mourra au Temple le 8 juin 1795. Seule Marie-Thérèse réchappera de cet enfer, le 18 décembre 1795 seulement.

👉 Lisez cet article pour savoir où a été enterrée Marie-Antoinette après son exécution.

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Stéphanie

Sources principales :

– Delalex Hélène, Marie-Antoinette, La légèreté et la constance, Paris : Perrin, 2021, 312 p.
– Farr Evelyn, Marie-Antoinette et le comte de Fersen – La correspondance secrète, Paris : L’Archipel, 2016, 416 p.
– Bertière Simone, Marie-Antoinette l’insoumise, Paris : Librairie générale française, 2003, 926 p.
– Annie Duprat, Marie-Antoinette, côté bling-bling et côté trash [en ligne] (consulté le 21/10/2022)
– Emmanuel de Croÿ, Journal du duc de Croÿ tome 2 [en ligne] (consulté le 21/10/2022)

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4 réponses

  1. Tu es une véritable conteuse Stéphanie, tes écrits sont un voyage dans le temps ! Il semble bien que Marie-Antoinette a trouvé son avocate 🙂

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Les idées reçues sur Marie-Antoinette sont nombreuses. Apprenez à mieux la connaître avec des articles sur son histoire, ses lieux de mémoire et un tas d’anecdotes !
 
Bonne lecture !

Qui suis-je ?

Je suis Stéphanie Soulier. J’ai craqué pour Marie-Antoinette après avoir vu un docufiction sur Arte. Depuis… j’ai décidé de lui consacrer un blog. En savoir plus sur ma démarche.

Stéphanie Soulier du site Passion Marie-Antoinette

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