Marie-Antoinette de Vial

Marie-Antoinette de Vial : mon avis

Je viens de terminer la lecture du Marie-Antoinette de Vial et j’ai eu envie de partager avec vous mon avis sur cette nouvelle biographie-fleuve de près de 600 pages (sans les notes !). Charles-Éloi Vial possède un C.V. bien fourni : docteur en histoirearchiviste-paléographe, conservateur au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, il est spécialiste de l’Empire. C’est la deuxième fois qu’il fait une incursion dans la période pré-napoléonienne. Après La famille royale au Temple – Le remords de la Révolution,  il s’attaque donc au monument des reines de France, Marie-Antoinette. Il poursuit le même objectif que moi sur ce blog : tordre le cou aux idées reçues la concernant. Vous imaginez donc que je me suis plongée avec un réel enthousiasme dans cette toute nouvelle biographie sortie le 4 janvier 2024. Sans plus attendre, je vous donne mon avis sur le dernier livre sur Marie-Antoinette de Charles-Éloi Vial.

Je ne vous apprendrais rien en écrivant qu’un avis est par nature subjectif. Tout ce qui est dit dans l’article n’engage donc que moi. Et moi seule.

Encore une biographie sur Marie-Antoinette ? N’a-t-on pas déjà tout dit ?

Avec + de 400 livres publiés sur Marie-Antoinette, nous reste-t-il encore des choses à découvrir sur la célèbre reine de France ? La réponse est OUI ! Bien sûr, les grandes lignes de son histoire sont connues, mais c’est dans les petits détails que l’on peut trouver de la nouveauté ! Les cartons d’archives recèlent des trésors encore inexplorés, donc inexploités, prêts à dévoiler de fraîches anecdotes, voire un éclairage différent. 

Charles-Éloi Vial précise sa démarche dans une interview télé :

« C'est un livre de conservateur d'archives ; les biographes de Marie-Antoinette sont plutôt des conservateurs de musée qui travaillent sur les objets, les décors ; moi je me suis focalisé sur les documents, notamment ceux qui sont conservés à la BnF, aux Archives nationales pour trouver des petits détails. »

[Instant digression : quand il dit que les « les biographes de Marie-Antoinette sont plutôt des conservateurs de musée qui travaillent sur les objets, les décors », fait-il allusion à Hélène Delalex, dont la biographie de la reine est parue en 2021 aux éditions Perrin, dans la collection Bibliothèque des illustres que lui-même supervise ? Il y a tout de même une chose que je ne m’explique pas : comment, alors qu’il chapeautait la sortie de l’ouvrage de Mme Delalex, pouvait-il travailler au même moment, pour le même éditeur, sur sa propre biographie de Marie-Antoinette (dont il a commencé le travail préparatoire en novembre 2020) ? Curieux, non ?]

Bref, j’en reviens à mon propos. Charles-Éloi Vial est un archiviste : il a donc mis ses compétences au service de sa mission. Il a fouillé dans les cartons et il a trouvé ! Journal du maréchal de Castries (prononcez Castres), succession de Rose Bertinlettres de l’abbé de Vermond, etc. : son exploration des vieux papiers a livré quelques secrets, qui en disent plus sur la personnalité de Marie-Antoinette ou sur son quotidien. On découvre ainsi une reine mélancolique, repliée sur elle-même, à l’opposé de son image « grand public », véhiculée notamment par le biopic de Sofia Coppola. On découvre également que son implication en politique est antérieure à la chronologie habituellement établie. Donc oui, on peut dire qu’en 2024, Marie-Antoinette n’a pas encore dévoilé tous ses mystères. Et Charles-Éloi Vial de conclure dans l’interview citée plus haut :

« C'est un personnage sur lequel on n'a jamais fini de travailler. »

Le livre Marie-Antoinette de Charles-Éloi Vial : une démonstration magistrale

Avec sa biographie sur Marie-Antoinette, Charles-Éloi Vial « envoie du lourd » si vous me pardonnez cette expression familière. Il a réalisé un travail préparatoire titanesque. En historien méthodique inscrit dans une démarche scientifique, il source la plupart de ses assertions, si bien que les notes de bas de page constituent une lecture dans la lecture. (Notez que j’ai bien dit qu’il source la plupart de ses assertions, je reviendrai là-dessus plus bas.) Son récit est d’une précision chirurgicale. C’est propre et net, telle une démonstration de prof de mathématiques.

Le lecteur suit presque la reine jour après jour, grâce à un travail de spéléologie archivistique. La première partie sur la période « Dauphine » est passionnante pour le connaisseur de l’histoire de Marie-Antoinette, car elle distille des anecdotes nouvelles, glanées dans la presse de l’époque. L’auteur présente l’évolution de l’intérêt pour la jeune archiduchesse à mesure que se concrétise l’alliance franco-autrichienne et le mariage dynastique en découlant.

Cette première partie peut toutefois décourager le néophyte ; parole d’une de mes connaissances amatrice d’histoire, qui s’est plongée dans cette lecture sur mes conseils et qui a dû s’accrocher pour venir à bout de tout ce passage. Pas étonnant. Marie-Antoinette étant victime de son image de reine fêtarde, joyeuse, frivole et girly, le grand public s’intéresse surtout à la période des années 1770, marquée par les exubérances et les dépenses de toutes sortes. Les « avant » et « après » passionnent moins les foules.

Vers une autre Marie-Antoinette

Si pour vous, la femme de Louis XVI passait son temps à jouer à la bergère et à dépenser les deniers du royaume en bijoux et fêtes somptueuses, vous risquez d’être surpris·e par le contenu de cette biographie. Je salue vraiment l’effort fait par l’auteur pour démonter les mythes sur Marie-Antoinette. Il nous livre une tout autre version de la reine. Bien sûr, elle a eu sa période frivole, mais finalement, celle-ci ne dure pas si longtemps. Et on oublie souvent que la jeune archiduchesse a été élevée librement, à Vienne. En arrivant à Versailles après avoir été préparée à la hâte alors qu’elle n’avait pas été éduquée initialement pour devenir reine, elle a cherché à reproduire le modèle de vie de son enfance. Finalement, elle n’était qu’une adolescente avide de profiter de sa jeunesse et de s’amuser.

L’auteur révèle surtout une Marie-Antoinette repliée sur elle-même et mélancolique, cherchant par tous les moyens à échapper au poids de sa condition et à l’Étiquette de cour. Il fait aussi la lumière sur son rôle politique.

Le rôle de la reine en politique : le fil rouge de Charles-Éloi Vial dans son Marie-Antoinette

L’implication de Marie-Antoinette en politique, c’est la marotte de Vial ; le fil conducteur de son récit. L’historien a trouvé une pépite dans les archives – le journal du maréchal de Castries, ministre de la Marine – qui montre des incursions précoces de Marie-Antoinette en politique par rapport à la vulgate habituelle. Il tient son « scoop » et sa biographie est prétexte à démontrer la nature du rôle de la reine dans les affaires de l’État au fur et à mesure des années, quitte à recentrer régulièrement son propos sur cette (in)action politique, de manière un peu lourde parfois. 

Car finalement, page 328, il résume assez bien : 

« En réalité, le bilan des incursions de Marie-Antoinette en politique entre 1770 et 1785 s'avère encore négligeable. Elle n'a alors rien d'autre à offrir à Louis XVI que son inexpérience et les conseils intéressés de son frère, aucun de ses proches n'a la moindre compétence politique, et la frivolité de son caractère l'empêche d'exercer son influence au-delà des salons de Versailles. Son rôle se limite encore à peser, souvent maladroitement comme on l'a vu, dans les nominations aux offices de cour, à l'armée ou dans le corps diplomatique. Elle n'est pas capable de créer un parti susceptible de parvenir au pouvoir, comme avaient pu le faire la comtesse du Barry avec le duc d'Aiguillon ou encore les princesses Adélaïde, Victoire et Sophie grâce à Choiseul sous le règne précédent. »

Rien de nouveau sous le soleil alors ? Si, mais au début des années 1780, il s’agit d’un rôle limité, presque passif, qui se cantonne à celui de courroie de transmission, traduisant surtout le « degré de déliquescence atteint par le gouvernement royal, les serviteurs de l’État préférant s’en remettre à une souveraine inexpérimentée plutôt qu’à un monarque indécis qui risquait de tergiverser avant d’accepter leur départ. » (Page 304)

Marie-Antoinette de Vial : une biographie sans psychologie

Ayant déjà lu de nombreuses biographies de Marie-Antoinette, j’ai été perturbée plusieurs fois par le manque d’âme du récit. À quoi pensait la jeune archiduchesse dans son carrosse la menant à Versailles ? Quelles ont été ses pensées quand elle a écrit sa lettre-testament ? Le lecteur reste sur sa faim à ce niveau, la conséquence étant un contenu assez froid, distant de la protagoniste. Il faut dire que l’on est loin d’une biographie à la Zweig ou à la Bertière (qui signait jusqu’à présent, pour moi, le meilleur livre sur Marie-Antoinette d’Autriche ). Car oui, le propre d’une biographie d’historien et non de biographe, c’est la mise à l’écart des sentiments, qui ne sont, après tout, qu’inventions et projections personnelles. 

L’absence de psychologie est donc parfaitement assumée par l’auteur, qui annonce la couleur dès l’introduction (page 10) :

Le présent ouvrage ambitionne d'adopter une autre démarche que les biographies classiques de Marie-Antoinette, en appliquant autant que possible un mode d'écriture en « creux » : il s'agit de retrouver les traces de l'individu, même les plus infimes, en passant en revue les témoignages et les sources, et non en « plein », en évoquant la vie intérieure du personnage, ses pensées et ses sentiments qui la plupart du temps sont de simples suppositions des biographes. Même s'il faut prendre garde de tomber dans la froideur, il est particulièrement fécond de suivre les indications des contemporains tout en les confrontant, ou encore de traquer de rares indices sur le caractère ou la vie intérieure distillés çà et là dans les sources.

Quelques erreurs relevées malgré tout dans cette biographie, dommage

Je l’ai dit plus haut, le travail d’historien est rigoureux. Pourtant, j’ai trouvé des assertions non sourcées et cela m’a dérangée. Je ne les ai pas toutes relevées, mais par exemple, la taille de Marie-Antoinette est annoncée de manière très précise – je n’ai pas noté la page malheureusement – alors qu’on ne sait que l’estimer (entre 1 m 61 et 1 m 70).

J’ai surtout regretté de trouver certaines erreurs comme le fait que Fersen a quitté la famille royale à Claye lors de l’échappée vers Montmédy (= « la fuite à Varennes »), alors que c’est à Bondy. Et quand bien même il s’agirait d’une trouvaille de l’auteur, il n’y a aucune note de bas de page l’expliquant. Quant à la tête du duc de Brissac, jetée dans le salon de Madame du Barry à Louveciennes (page 538), il est quand même aujourd’hui plus que certain que c’est une légende (cliché d’ailleurs démonté par Emmanuel de Waresquiel dans son dernier livre, Jeanne du Barry, une ambition au féminin). Dès lors, pourquoi en avoir parlé ou ne pas avoir employé le conditionnel ? Comme quoi, on a beau être un historien de renom et être rigoureux, il est difficile, sur certains sujets traités et archi traités comme Marie-Antoinette, d’éviter certains écueils.

Plus embêtant, j’ai trouvé la fin bâclée. Charles-Éloi Vial était-il pressé par son éditeur de terminer son ouvrage ? En avait-il marre ? Je ne sais pas, mais les erreurs sont nombreuses. En voici quelques-unes, pêle-mêle : la composition du tribunal ayant jugé la reine est erronée (se référer, pour la connaître, à l’excellent livre Les derniers jours de Marie-Antoinetted’Emmanuel de Waresquiel, qui s’est appuyé sur les minutes du procès pour l’établir) ; les concierges de la Conciergerie qui remplacent les Richard sont les Bault (et non Lebeau) ; Louis XVII ne meurt pas seul dans sa cellule du Temple, mais dans les bras de son gardien, Lasne ; le célèbre croquis de la reine dans sa charrette n’a pas été exécuté par le peintre David, mais plus probablement par Dominique Vivant Denon, etc.

Enfin, dernière observation, qui m’a dérangée : l’auteur est-il ami avec Evelyn Farr pour ne se référer qu’à l’ouvrage de cette dernière quand il décrypte la relation entre Marie-Antoinette et son amant suédois (Fersen) ? Si Vial aborde rapidement, dans l’introduction, les avancées majeures du projet REX dans le déchiffrement des lettres des deux tourtereaux, il ne cite même pas le livre d’Isabelle Aristide-Hastir dans la bibliographie ; livre issu justement de la recherche scientifique autour des lettres caviardées (Marie-Antoinette et Axel de Fersen – Correspondance secrète). Curieux !

Je suis assez critique, j’en ai bien conscience, et il est assez facile de relever des erreurs. J’espère que si Charles-Éloi Vial lit un jour cet article, il ne m’en voudra pas. Cela n’enlève rien à la qualité de cette nouvelle biographie sur Marie-Antoinette. Je dirais même que c’est un livre qui va compter pour les futurs historiens de la reine grâce à un corpus renouvelé et élargi auquel il a largement participé.

Sur ce point, je laisse la parole à l’auteur (page 19) :

[…] l'enjeu du présent livre est aussi ambitieux que simple : se libérer des stéréotypes, proposer la synthèse de trois décennies de travaux novateurs, et enfin offrir au lecteur - et aux historiens de l'avenir - un travail essentiellement appuyé sur les sources primaires : journaux intimes, lettres, Mémoires et correspondances diplomatiques, dans le dessein de dépasser la vision d'une femme « banale » pour retrouver au contraire un personnage complexe avec ses idées, ses ambitions, ses défauts et ses qualités, aux prises avec son époque et son environnement, au sein d'une cour en pleine évolution.

Mon avis en 2 clics : les + et les -

– Une biographie magistrale et richement documentée.

– Une écriture agréable et fluide.

– Des sources inédites donc des détails nouveaux.

– Une biographie très factuelle et descriptive, sans psychologie.

– Une fin un peu expédiée, avec des erreurs.

Bon finalement, ai-je aimé ce livre ? Oui, et il va même devenir un de mes livres de référence !

👉 Et vous, avez-vous lu le Marie-Antoinette de Vial ? Qu’en avez-vous pensé ?

Je suis curieuse de lire vos retours et de confronter mon point de vue au vôtre.

Et si vous n’avez pas envie de lire une biographie-fleuve sur Marie-Antoinette, vous pouvez toujours lire mon livre de questions-réponses sur la reine.

Stéphanie

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12 Responses

  1. Oh quelle bonne nouvelle, je suis trés curieuse et je l’acheterai! J’aimerais aussi savoir si il y a quelque otakus français interessés à écrire un livre sur Lady Oscar, sur le modèle du trés bon livre Hommage à Leiji Matsumoto par delà la coucle du temps de Julien Pirrou paru pour Ynnis. Il serait trés interessant en pensant au 2026, le 40° anniversaire de l’arrivée de Oscar en France.

  2. Bonjour Elena,
    Merci pour votre message.
    Concernant Lady Oscar et votre projet, je ne peux pas vous aider malheureusement, mais je suis certaine que vous trouverez sur les forums ou groupes Facebook des personnes intéressées.

  3. Bonjour Stefanie, tout d’abord merci pour la critique intéressante de ce livre que je m’apprête à commencer à lire. Je suis également une grande fan de ce personnage et je suis très curieuse de lire la petite « nouvelle » découverte par l’auteur. Je n’ai parcouru que la première page et j’ai trouvé une petite erreur sur l’heure de naissance de Marie-Antoinette qui m’a un peu surpris…nous verrons ensuite. Merci encore. Alice

  4. Bonjour, je l’ai acheté mais pas encore lu. j’aime bien vos commentaires, J’ai de lire le votre, j’achète toutes les biographies sur Marie-Antoinette.

  5. Bonjour Alice,
    Merci pour votre message et votre visite par ici. 😊
    J’ai hâte de lire votre avis sur le livre de Charles-Éloi Vial.
    À très vite !
    Stéphanie

  6. Bonjour Stéphanie, j’ai commandé la lecture de la biographie de C-E Vial, enthousiaste à l’idée de dépoussiérer l’image d’une reine un peu mystérieuse et trop souvent décriée à l’excès. Malheureusement, ma soif est vite retombée quand j’ai lu la description qu’il fait de Louis XVI : grand échalas aux dents mal rangées, manières maussades, démarche lourde et incertaine, lourdaud, nombreux complexes, complexe d’infériorité, rat de bibliothèque, air gauche et emprunté, excessivement timide… N’en jetez plus, la cour est pleine ! Je pensais qu’au XXIème, on était sorti de ce genre de lieux communs datés et faux d’un roi incapable, borné et mal desservi par la nature, alors que l’analyse objective des faits révèle un homme fin, intelligent, cultivé, réformateur, certes indécis et manquant de fermeté mais loin en tous cas de ces poncifs caricaturaux que les ennemis de la monarchie se sont efforcés d’ancrer avec succès dans l’inconscient collectif, au point que même un historien qui se veut sérieux (mais l’est-il vraiment ?) n’y échappe pas !

  7. Bonjour Olivier,
    C’est vrai que la description de Louis XVI n’est guère flatteuse dans cet ouvrage, comme souvent. J’ai l’impression qu’il est difficile pour le biographe (en général) de traiter de manière équivalente les deux époux : si leur sujet est Marie-Antoinette, alors le portrait de Louis XVI est peu glorieux. Et inversement. Sur ce point, je trouve que celle qui réussit à traiter les deux personnages de manière équitable est Simone Bertière dans sa biographie de Marie-Antoinette (qui reste pour moi la meilleure et la plus juste). L’avez-vous lue ?

  8. Merci pour votre réponse. Non, mais vous me donnez envie. J’ai une grande admiration pour ces deux personnages bien plus grands qu’on ne le dit et qui, au fond, ont été dépassés par l’Histoire et les évènements et n’ont donné la pleine mesure de leur héroïsme qu’au comble de la tragédie qui les a emportés et sublimés. Qui aurait su faire face aux événements qu’ils ont traversés ? Je pense qu’ils ont payé les erreurs de leur prédécesseur Louis XV et la déliquescence et l’indécente dépravation de la société de Cour du XVIIIème siècle. Une récente visite à Versailles m’a permis de découvrir une version historique de la pensée de Louis XVI qui aurait constamment agi en réaction avec la politique de rapprochement avec l’Autriche qu’il désapprouvait, d’où son éloignement de Marie-Antoinette.

  9. Je partage votre avis sur le fait qu’ils ont été pris dans un engrenage qui trouve leur origine (entre autres) dans les errements de leurs prédécesseurs. Sur la pensée de Louis XVI, je trouve que le livre de Vial explique bien la défiance du dauphin puis du roi vis-à-vis de tout ce qui a trait à la sauvegarde des intérêts autrichiens.En tout cas, je vous conseille vivement la lecture du livre de Simone Bertière. J’en avais fait un article d’ailleurs : https://passion-marie-antoinette.com/meilleure-biographie-marie-antoinette/
    Bonne journée

  10. Bonjour Stéphanie,

    Avant tout merci infiniment de faire vivre, tant en passion qu’en rigueur, ce beau site dédié à Marie-Antoinette.

    Une réflexion sur le livre de Vial, qui pourra je l’espère humblement éclairer vos lecteurs ; livre qui porte en lui une contradiction étrange, pouvant mener à servir les légendes plutôt que la vraie vie.

    En effet, l’auteur se fonde sur deux objets pour accomplir son œuvre :

    – sur les archives, c’est-à-dire sur des documents précis, établis, enregistrés en tant que références. Ils ont le caractère de patrimoine, et servent ainsi la moindre subjectivité historique possible ;

    – sur les mémoires, journaux, libelles, de l’époque, c’est-à-dire des documents certes existants, mais dont la véracité est remise en question depuis bien des décennies (pour exemples le questionnement autour du journal de Mme Campan, ou les libelles distribués à quelques centaines d’exemplaires issus d’inconnus, jusqu’aux mémoires d’anciens nobles écrits par d’autres inconnus après la révolution…).

    Ce qui est étrange, c’est que l’auteur lui-même reconnaît que certaines sources sont contestées, et contestables… tout en les utilisant !

    Autant des événements sont relatés en étant issus de nombreuses pièces référencées, autant d’autres sont littéralement interprétés sur des bases non établies voire douteuses.
    Ce qui ne fait que plus avant déployer propension à interprétation. À titre d’exemple très marquant, l’idée soulevée que Marie-Antoinette se laissait aller à consommer de l’éther… parce qu’une fiole d’éther est référencée dans son mobilier, et que sa consommation est stipulée par Mme Campan… Absurdité totale…
    … Mais aussi donc danger.

    Car tout cela pourrait finir par s’équilibrer dans l’esprit d’un lecteur, si ce dernier possède déjà une culture appropriée sur le sujet. Il triera alors de lui-même en quelque sorte le bon grain du livre. Je dirais en ce sens qu’il s’agit d’un ouvrage de complément.
    Si ce n’est pas le cas, ou s’il se trouve entre des mains de lecteurs plus jeunes, le risque est celui de la propagation continue d’une légende encore revisitée.
    Un appel à lire, ou relire, toutes les sources.

  11. Bonjour Fabrice et merci pour votre message. Vous soulevez là un problème de fond propre au métier d’historien. Les journaux, mémoires et autres sont des sources secondaires, empreintes certes d’une forte subjectivité mais que l’historien ne peut ignorer. Son travail est justement de les recouper pour séparer les informations viables et les pures affabulations. Je ne pense pas que les mémoires de Madame Campan doivent être ignorées. Mais les lecteurs doivent être avertis en amont de leur caractère contestable pour ne pas être pris pour argent comptant. Monsieur Vial le fait si je me souviens bien dans son introduction.
    Malgré tout, je partage votre avis sur la contradiction de cette biographie qui se veut être un ouvrage de référence avec de nouvelles sources, mais qui relaye des informations fausses ou bien trop légères pour figurer dans un livre d’un chartiste.

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Qui suis-je ?

Je suis Stéphanie Soulier. J’ai craqué pour Marie-Antoinette après avoir vu un docufiction sur Arte. Depuis… j’ai décidé de lui consacrer un blog. En savoir plus sur ma démarche.

Stéphanie Soulier du site Passion Marie-Antoinette

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